Bye bye Maria Grazia, l’Héritage d’une directrice engagée,

Le monde de la mode a été secoué le 29 mai 2025 : après neuf ans de bons et loyaux services pour Dior, Maria Grazia Chiuri quitte la maison pour se consacrer à son rêve, devenir directrice du Teatro della Cometa de Rome. Revenons sur le parcours d’une directrice artistique engagée.

Maria Grazia n’est pas une inconnue dans le monde de la mode. Elle commence sa carrière en 1989 chez Fendi, où elle conçoit des sacs à main. En 1999, elle intègre la maison Valentino, où elle est responsable des lignes d’accessoires avant de devenir co-directrice artistique aux côtés de Pierpaolo Piccioli en 2008, après le départ en retraite de Valentino Garavani. Entre-temps, Dior l’avait approchée pour diriger la ligne de maroquinerie, mais elle avait décliné l’offre.

C’est finalement en 2016 que Sidney Toledano, alors PDG de Christian Dior Couture, la nomme directrice artistique de la maison, succédant à Raf Simons. Elle devient ainsi la première femme à occuper ce poste depuis la création de la marque en 1946. Dès ses premières collections, Maria Grazia donne le ton : féminisme, puissance et accessibilité.

Maria Grazia chez Dior, c’est des positions politiques affirmées et des créations féministes, nourries par des collaborations avec des artistes engagés.

Retour sur quelques moments forts :

“WE SHOULD ALL BE FEMINISTS”

Une première collection, un t-shirt et une phrase devenue culte : Maria s’impose, elle affirme sa voix et montre ouvertement ses positions. Ce slogan, aperçu lors du défilé printemps-été 2017, est emprunté à l’autrice nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. Plus qu’un simple détail, Maria en fait un manifeste : une déclaration de responsabilité et d’engagement envers les femmes.

Photo: Indigital.tv via ELLE

“Io Dio Io – I Say I”

Pour l’automne-hiver 2020-2021, Maria explore les liens entre corps, féminisme et féminité. Sur un catwalk recouvert de pages du Monde, des phrases lumineuses délivrent des messages engagés. Inspirée par le manifeste de Carla Lonzi, figure du féminisme italien, Maria nous offre un défilé à la fois artistique et politique.

Dior Haute Couture printemps-été 2020

Dans les jardins du musée Rodin, Maria présente The Female Divine, une ode au pouvoir créatif des femmes. Inspirée par Judy Chicago et la déesse grecque Athéna, la collection mêle robes drapées, péplums et symboles antiques, interrogeant : “Et si les femmes régnaient sur le monde ?”

Les Teddy Girls à l’honneur

Maria revisite ce mouvement militant britannique des années 50 issu du milieu ouvrier. Entre jupes patineuses, tartan, bottines et hoodies, le défilé rend hommage à la “sisterhood” avec un t-shirt “Sisterhood Is Global”, clin d’œil aux textes féministes américains des années 70. Perso, j’ai adoré cette collection !

Un dernier défilé symbolique à Rome

Pour sa dernière collection, Maria choisit sa ville natale. Le 27 mai, 750 invités assistent au défilé croisière dans la somptueuse villa Albani Torlonia, joyau néoclassique du XVIIIe siècle. Inspirée du “bal blanc” de 1930 donné à Paris par Anna Laetitia Pecci Blunt, la collection rend hommage à toutes les époques : gilets masculins, longues jupes en dentelle fine, vestes militaires, robes à traîne et quelques silhouettes en velours noir pour rompre l’uniformité blanche.

Pas de logos apparents, peu d’accessoires : au centre, la matière, le savoir-faire et des silhouettes impeccables. Même si le défilé m’a paru un peu redondant, il reste une manière subtile de tourner la page et de laisser Jonathan Anderson écrire une nouvelle histoire chez Dior.

Suivant
Suivant

THE EDIT - Ce que je veux !